Nigéria: Le meurtre du journaliste Titus Badejo doit faire l’objet d’une enquête

ARTICLE 19 est profondément choqué par le meurtre du journaliste Titus Badejo. Nous condamnons fermement ce crime odieux et demandons instamment au gouvernement du Nigéria d’ouvrir une enquête impartiale et minutieuse sur cette affaire et de poursuivre les auteurs de ce meurtre.

Samedi 19 juin, Titus Badejo, ancien présentateur et animateur de Naija FM, a été assassiné par des inconnus alors qu’il sortait d’un club vers 23h30 avec ses amis. Badejo a été sommé d’arrêter sa voiture et les individus armés inconnus ont demandé à tous les passagers de s’allonger sur le sol. Il a été abattu par les hommes armés qui ont immédiatement pris la fuite. Selon les médias, personne d’autre n’a été touché et rien n’a été pris par les hommes armés. 

 

En réaction à ce meurtre, Bulakali Alfred Nkuru, Directeur Régional Adjoint d’ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest a déclaré :

« Le meurtre de Titus Badejo est un crime odieux. Les circonstances de ce meurtre laissent penser qu’il était visé. Les autorités nigérianes doivent faire tout leur possible pour enquêter rapidement sur ce crime et traduire les coupables en justice. La culture de l’impunité doit cesser maintenant. »

Les meurtres de journalistes renforcent le climat de peur et ont un effet dissuasif sur la liberté d’expression dans le pays. Le dernier meurtre de journaliste dans le pays a eu lieu en octobre 2020, avec un rapport de ARTICLE 19 soulignant deux cas d’assassinat. Depuis lors, la responsabilité de ces crimes n’a pas été établie.

Plus récemment, le 20 mai 2021, le journaliste Peter Nkanga, militant des droits de l’homme et membre de AfricTivistes, a été victime de menaces de mort suite à la publication du documentaire de BBC News Africa « Nigeria’s Ordinary President. »

 

« L’impunité favorise le maintien du terreau des crimes récurrents contre les journalistes au Nigéria, ce qui porte atteinte à la liberté des médias et aux droits à la liberté d’expression et à l’accès à l’information du public. Les autorités du pays doivent maintenant montrer qu’elles se soucient de la sécurité des journalistes en retrouvant les auteurs de ce meurtre et des attaques précédentes et en les traduisant en justice. Elles doivent également prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la série d’attaques contre les journalistes et les médias », a ajouté Bulakali Alfred Nkuru.

 

 

Les Nations unies ont appelé les États à « élaborer et mettre en œuvre des stratégies pour lutter contre l’impunité des auteurs d’agressions et de violences à l’encontre des journalistes, y compris, inter alia, (i) en créant des unités d’enquête spéciales ou des commissions indépendantes, (ii) en nommant un procureur spécialisé, et (iii) en adoptant des protocoles et des méthodes d’enquête et de poursuite spécifiques ». Elles ont également souligné les mesures que les États doivent prendre pour prévenir la violence à l’encontre des journalistes, les protéger contre ces agressions et traduire les auteurs en justice.

 

Lors de son dernier passage à l’Examen Périodique Universel (EPU), le Nigéria s’est engagé à protéger et à promouvoir la liberté d’expression et à créer un environnement sûr et favorable aux journalistes dans le pays. L’obligation de rendre des comptes pour les meurtres de journalistes, dont celui de Titus Badejo, est une étape cruciale pour la création d’un tel environnement et la protection de la liberté d’expression.

Pour toute information, veuillez contacter

 

Aissata Dieng, Assistante de Direction, ARTICLE 19 Sénégal/Afrique de l’Ouest, E : senegal@article19.org  T : +221 33 869 03 22

ou

Eliane NYOBE, Assistante de programme senior, ARTICLE 19 Sénégal/Afrique de l’Ouest : eliane@article19.org  Tel : +221 77 553 13 87 ou +221 33 869 03 22